Dans le cadre de notre mission de « Veille Mémorielle » nous constatons de plus en plus de tombes en état d’abandon et en déshérence dans les cimetières communaux. Pour contacter les ayants droits, les services communaux ont de plus en plus de difficultés. Les nouvelles générations ont d’autres préoccupations que l’entretien de la concession familiale. Nos champs de repos abritent des sépultures qui représentent tous les conflits du XXème siècle, pour ne parler que des plus récents. Pour favoriser l’enracinement de la mémoire combattante au sein des territoires, la Délégation du Souvenir Français du Var a décidé de mettre en œuvre le projet GéoMémoire dès 2021.  

A l’heure du QR Code, le Souvenir Français a développé l’application «GéoMémoire». Téléchargeable gratuitement, elle permet d’identifier le parcourt du soldat inhumé «Mort Pour la France».  

Pour avertir le public de cette initiative, une plaque d’information marquée du QR Code est fixée à l’entrée du cimetière. Cela consiste à visiter un cimetière avec son téléphone portable ou sa tablette et de découvrir le destin de chacun des combattants « Morts Pour la France » inhumés dans une tombe arborant notre cocarde tricolore.  

Cette application est inédite sur le plan national comme mondial dans son développement. L’objectif est de transformer chaque cimetière en un véritable lieu de souvenir de l’histoire nationale française, une tombe de « Morts Pour la France » étant le résultat du croisement de trois mémoires :  

Une mémoire familiale, l’inhumé(e) appartient à une famille  

Une mémoire territoriale, l’inhumé(e) est né(e) ou a vécu dans la commune  

Une mémoire nationale, l’inhumé(e) est « Mort(e) Pour la France »  

Cette application peut être utilisée par :  

Les enseignants et leurs élèves. La géolocalisation permettra de donner de véritables leçons d’histoire sur le terrain.  

Les habitants de la commune qui vont découvrir leur cimetière avec une autre approche et comprendre que ces champs de repos sont des lieux essentiels de l’histoire du territoire.  

Le tourisme de Mémoire qui se développe.

Une méthodologie a été mise en place dès septembre 2022 pour nos 55 comités car deux conditions doivent être réunies : que le corps du soldat, du résistant, ou la victime civile soit présent dans la sépulture et que l’inhumé(e) soit titulaire de la mention « Mort Pour la France » accordée sous certaines conditions par les services de l’Office National Anciens Combattants et Victimes de Guerre.  

Elle se développe en quatre phases :  

Faire l’inventaire de notre patrimoine mémoriel, synthèse de l’ensemble des données existantes aux seins des comités, de la délégations (papier, dématérialisées) et des bases de données disponibles sur la toile, en excluant les sites propriétés de l’ONAC-VG. 

Réaliser un dossier par commune, contenant une fiche par soldat, résistant ou victime civile servant de support aux investigations des adhérents des comités. 

Puis un travail de synthèse, d’échange en collaboration avec les communes afin d’obtenir la validation de la présence des corps dans les tombes identifiées. 

La phase finale consiste en la constitution d’un dossier qui permettra la rédaction de la fiche biographique, la prise de photographies et d’un point GPS pour l’intégration dans l’application GéoMémoire.  

Avant de proposer cette mission d’envergure à l’ensemble de nos comités, la commune de Flassans-sur-Issole fut notre « commune témoin ». Ce village abrite dans son cimetière 14 tombes de soldats « Morts Pour la France » dont un carré de corps restitués. C’était la première initiative en région PACA.  

Lors du Congrès départemental de septembre 2022, 149 dossiers ont été remis, concernant 1 008 « Morts Pour la France » potentiellement inhumés. Dans ce premier bilan quatre villes n’ont pas été prise en compte suite à un manque d’informations cohérentes et rapidement exploitables : Toulon, Hyères, Saint-Raphaël et La Seyne-sur-Mer. Depuis, les comités des villes de Toulon et de Hyères ont entamé des investigations. 

Au 1er février 2025, 50 communes ont été “traitées” et 167 « Morts Pour la France » recensés. Nos comités sont en action dans 38 cimetières et finalisent 763 fiches biographiques.